Que
ce soit en France ou aux États-Unis, il y a des médias
d'informations qui sont en partie financés par la publicité. C'est
le cas des journaux « gratuits ». En
France, nous avons : ''Direct
matin'' du groupe Bolloré qui est majoritairement financé
par leurs chaînes de télévision, ensuite ''Métro'' du groupe
Bouygues
qui
est financée en
particulier par
les bénéfices de la ratp, ''20 Minutes'' c'est
l’annonceur qui financent le journal. C'est-à-dire que le journal
vend son public à des annonceurs. Un journal sans publicité vend de
l'information à ses lecteurs alors que pour les journaux gratuits
ses clients ce sont
des annonceurs qui veulent grâce aux médias
diffusent leur publicité. De même pour ''Rue 89'' (qui est un
forum sur des faits divers de société) est donc entièrement financé par la publicité.
D'après
la mythologie de la presse gratuite,
vivant exclusivement de la publicité, les journaux gratuits ne
s'adressent pas, contrairement à la presse payante, à un double
marché (celui des annonceurs et celui des lecteurs), mais à un
seul : celui des annonceurs, autrement dit, ils ne vendent pas
prioritairement du contenu à des lecteurs consommateurs mais des
lecteurs consommateurs (une audience) à des annonceurs. Ce
qui implique on le verra, un certain nombre de conséquences sur le
type de lectorat* auquel
on s'adresse, sur le genre d'information qu'on privilégie et sur les
formes d'écriture des articles qu'on propose.
Par
exemple, nous avons le journal ''20 minutes'' et le journal ''Métro''
(devenu Metronews maintenant) ce sont tous deux des journaux
gratuits.
2.
La presse gratuite d'annonce
La
presse gratuite d'annonce diffuse des petites annonces. Le contraste
est saisissant avec la presse gratuite d’information, et tout
particulièrement la presse quotidienne qui nous intéresse ici
(Métro, 20 Minutes, Direct Matin, réseau Ville
Plus) : les journaux quotidiens que l’on dit «
gratuits ». Financés par la publicité qu’ils diffusent, les
journaux « gratuits » sont en réalité payés par les
consommateurs, non pas quand ils acquièrent le journal, mais quand
ils achètent les marchandises c'est-à-dire le prix des produits
sont
évidemment intégrés
dans les frais de publicité. Ils sont payés à l’avance
par les consommateurs des produits qu’il promeut, le journal peut
ainsi se présenter comme « gratuit ». Ces journaux sont devenus en
moins de dix années les premiers quotidiens d’information générale
en France, tant par la diffusion que par leur audience, c’est-à-dire
le nombre de lecteurs. Et pas seulement en France : Métro
International est devenu dans le même temps le premier quotidien
mondial d’information générale, loin devant le New York Times
aux
États-Unis, avec 7 millions d’exemplaires diffusés
et 17 millions de lecteurs. Cela dit, les gratuits ne sont pas
rentables en France, à l’exception de 20 Minutes depuis
2008 car 20 Minutes propose un service de livraison aux
entreprises intéressées et se trouve dans des grandes villes.
Par
ailleurs, pour Métro,
selon un témoignage d'Isabelle
Saint-Pol, directrice marketing et communication : « Grâce
à son panel de 45 000 lecteurs dans dix pays, ''Métro'' observe en
permanence les modes de vie urbains. Il a dressé en 2008, en
partenariat avec GFK (troisième groupe mondial d’études de
marché), un portrait du consommateur urbain d’information :
il valorise la liberté et le choix dans tout ce qu’il fait, il
personnalise sa consommation, scrute tout, recherche le
divertissement dans son travail et ses relations sociales. Il cherche
à collaborer avec les autres en exigeant d’eux intégrité et
transparence. Il s’attend à ce que tout lui arrive vite et avec
une touche systématique d’innovation. D’où la création
permanente de nouvelles propositions éditoriales, de nouveaux
formats publicitaires, et le lancement international en août dernier
d’une formule totalement nouvelle de ''Métro'' qui sera déclinée
dans tous les pays, le Chili, la Suède et la France ayant fait
office de pays pilotes.
3.
Les pièges de la gratuité
La publicité provoque une augmentation de la consommation. L'entreprise vend plus, produit plus, gagne plus. Quand le média est financé par la publicité, le contenu devient monnaie d'échange implicite pour acheter notre attention, et ceci a un impact sur sa nature. Quand le spectateur a payé pour un spectacle, on peut se permettre de prendre du temps pour le préparer pour amener un sujet. Même si il n’apprécie pas instantanément, il aura compris où l’on voulait en venir et n’en sera que plus satisfait. L’important est qu’il soit satisfait à la fin. Quand le média est gratuit, le spectateur peut le regarder ou non, il peut quitter le spectacle à tout moment. Il faut donc le captiver instantanément, et finalement peut importe qu’il soit satisfait à la fin. Quand le média est payant, le spectateur peut se permettre d’être exigeant. Quand le média est gratuit, il s’en fiche que ce soit nul. Enfin, quand le média est payant, on n’a pas de contrainte sur le contenu. Quand le média est gratuit, il faut s’accommoder de la publicité.
Donc,
les médias et les journaux sont dépendants de la publicité pour
leur financement.
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